Esthar, la cité elfique
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 Le Nom du Souvenir

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Echtelion
Régent du Quartier Est
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Echtelion


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Date d'inscription : 13/10/2006

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MessageSujet: Le Nom du Souvenir   Le Nom du Souvenir Icon_minitimeDim 15 Avr - 22:53

Les grands arbres nu et battu par le vent grinçaient et gémissaient dans une lente plainte mélancolique. Les nuages noirs se couronnaient de flammes alors que le soleil descendait à l’horizon. Un vent glacial soufflait sur la petite colline à l’extérieur de la ville. Un vent mué en chant. Un chant ou se mêle murmure et plainte, hurlement et soupir, d’une vie trop vite passée, trop vite perdue. L’herbe était d’un vert foncé et sombre, elle poussait folle et dévorante. S’immisçant dans les interstices de pierres imparfaites, rendu ainsi par l’injure du temps. Les racines déchirant la terre et renversant les stèles de pierre gravée, représentant le dernier fragment d’un souvenir, d’une furtive vision, celle d’un homme qui est passée sur terre comme passe la vie d’un papillon, aussi silencieuse que le rat qui se faufile à travers les allées, se réfugiant dans les caveaux humides et sombres, fouillant parfois les cadavres en décompositions, cherchant le spectre d’une chaleur dans cette terre morte. Les visages gravés dans la pierre, semblant par le regard vous murmurer quelque chose. Image crée sur l’instant, d’un destin qui à peut être changé. Cet instant entre le premier et le dernier soupir ou tous se joue. Ces noms comme des plaies dans la pierre lisse, dégoulinants d’un sens perdu, des noms qui ne nomment plus rien, des mots qui sonnent faux quand personne ne peut plus se souvenir de ce qu’il signifiait. Ces monuments vains. Petits, grands, beaux, laids mais vains car ils ne sont qu’un petit grain de sable emporté dans le courant implacable du temps. Les grilles grincent. Ces grilles de fer sombre s’élevant tels des lances vers le ciel, comme un avertissement à ceux qui les passent. Peut être les passent-ils pour la dernière fois ?

Alors comme une injure dans ce paysage vint la rumeur des pas qui caressent le pavé, signe de vie. Alors, le petit monde cesse de pleurer et attend, haletant, ce qui vient. Un bref instant, on s’agite, le vent se lève brusquement, un éclair de lumière brûle les orbites vides et puis plus rien. Juste un homme montant la colline. Un vivant qui traverse l’allée des morts. A son passage, on retient son souffle. Peut être qu’on entendrait des mots ? Peut-être même des noms ! Des noms qui veulent dire des choses. Pas simplement lu et écorché par un badaud amusé par le son. Ou encore un de ces êtres qui aiment se tenir devant le précipice prochain de leur fin et la narguant pour mieux y faire face. Les pas cèdent au silence. La tension est palpable. Le vivant s’est arrêté devant un grand mausolée, parmi les plus riches. Une riche demeure qui n’est rien pour le mort mais tellement pour le vivant. Un moyen de s’excuser, de se libérer de cette gêne idiote, de cette culpabilité enfantine de ne pas avoir fait pareil, de ne pas avoir suivi la personne à qui on avait juré de tous partager jusqu'à la fin. Juste pour la faire attente, le temps que le vivant devienne mort et rejoigne la morte. Mais ce vivant sait cela, oui. Il ouvre la grille sans attacher d’importance à ce qu’il entoure. Le portillon grince dans le silence implacable et dans ce cri lancinant, le silence ne se fait que plus lourd. Même le vent se sent de trop, s ‘échappant du mausolée comme libéré soudain et partant soufflé dans les voiles des marins du large, sous l’air rafraîchissant du large, loin de la mortelle lourdeur qui pèse sur les corps et sur les esprits, vivants ou défunts.

L’intrus dans le mausolée approche de la tombe, sur celle-ci est sculpté le miroir physique, une pale et froide copie d’une femme qui n’est plus ainsi, un mensonge de plus dans cette grande mascarade. Le vivant le sait, il ne regarde pas. Déjà, il pousse le plateau du cercueil et l’ouvre. Sacrilège ! Libération ! Une odeur violente assaille les esprits et fait tourner les cœurs. Le vivant recule un instant, titubant. Un instant l’orage s’est déchaîné, un éclair puis le tonnerre. Enfin, il rouvre les yeux et fait face à la vérité vraie. Le corps se décomposant lentement dans la moiteur de l’air. Pourtant, le parfum semble correspondre davantage aux pierres, aux racines et à l’ambiance. Ce parfum repousse celui injuriant des fleurs déposées sur les tombes encore inquiétées par des vivants nostalgiques qui cherchent sans savoir pourquoi, le pardon et le repos. Ce parfum qui brûle et fane les fleurs et transforme la vie en mort et donne à la mort un goût de vie. Le vivant, prit soudain d’une hâtivitée angoissée, tire de son sac une gourde d’huile dont il asperge le corps puis d’un geste mécanique, il lance sa torche dans le sarcophage. Alors, le brasier s’élève, miroitant dans les yeux immobiles et figés du vivant. Alors, la fumée envahit la pièce. L’odeur de la chair brûlée remplace celle de la chair décomposée. Le vivant sort chancelant, il tombe au sol et souille le pavé. Mais déjà, l’air étouffant asphyxie le feu. Les flammes chancèlent puis s’éteignent. La fumée se dissipe et à nouveau, l’on reste dans l’attente. Face au sacrilège, on était resté prostré, tremblant, craignant que le vivant devienne fou et que la dernière attache du mort saute, que toute espoir d’entendre le mot, le nom, soit perdu. Mais le vivant se relève et rentre à nouveau dans le mausolée. Il prend un petit vase et le rempli avec les cendres du tombeau. Il referme celui-ci et quitte rapidement le mausolée. On suit son étrange manège, on cherche à comprendre. Mais voilà, le vivant descend la colline. Il quitte les lieux, s’enfuyant comme un voleur. Alors, on se met en colère, on tambourine, on se plaint, on gémit et on hurle et puis, on repense, on doute, on espère et on attend. Peut être qu’un jour quelqu’un viendra devant une tombe et dira le mot, le nom et que celui-ci ne sonnera pas faut ? Qu’on se souviendra ? Et qu’on reprendra vie ?
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Echtelion
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MessageSujet: Re: Le Nom du Souvenir   Le Nom du Souvenir Icon_minitimeDim 15 Avr - 22:54

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