HALLOWEEN!

H2SO13 : Gaz Nocif

« …les gaz sont très importants car... »
« …la masse de l’oxygène se comporte comme… »
« …mais la densité de l’hélium fait en sorte que… »

Tels étaient les mots prononcés par le professeur. Mais je ne pouvais y prêter attention, ils flottaient dans l’air tout comme ses gaz dont le professeur parlait avec tant de monotonie, traversant ma tête par mon oreille droite pour sortir par la gauche, en évitant soigneusement mon cerveau… Tournant lentement la tête vers la fenêtre, je regardai vers l’extérieur et la vue de tous ces arbres perdant leurs feuilles sous un ciel nuageux ne fit rien pour me réconforter… Relevant la tête vers l’enseignant, je vis qu’il avait fermé les lumières pour nous montrer des acétates…Un petit somme… rien que quelques minutes… quel mal y aurait-il à cela?

Je m’éveillai quelques instants plus tard, pour me rendre compte que les lumières n’étaient toujours pas allumées…n’ayant pas la force de relever la tête, je me contentai de lever les yeux vers l’avant de la classe, m’attendant à voir le professeur déblatérer des flots de mots dont que je comprendrais pas un sens… Au lieu de cela, je vis ce qui me fis croire que je dormais encore… Les robinets de gaz sur les côtés de la pièce vomissaient des nuages verts, que je voyais s’infiltrer dans les poumons des autres étudiants, les faisant entrer dans un sommeil malsain. Il ne me fallut pas longtemps pour découvrir ce que faisais le professeur… et je jure qu’à ce moment j’aurais préféré ne jamais avoir eu à voir cela...

Il portait toujours les mêmes habits, mais il portait d’un énorme masque à gaz lui cachant tout le visage et lui donnant un air sinistre… C’est seulement à ce moment que je me rendit compte du plus inquiétant : il tenait dans sa main une énorme seringue, et, horreur!, il l’enfonça lentement dans la tempe d’une des étudiantes de la classe. Terrifié, je compris alors qu’il aspirait son âme par cette aiguille! J’essayai de crier, de me lever, mais le gaz vert qui m’envahissait les poumons ne me permettait que de regarder la scène qui se déroulait devant moi. Une fois sa terrible besogne terminée, il releva la tête dans ma direction, et les énormes yeux de son masque immonde semblaient me fixer… j’essayai une fois de plus de crier, de m’enfuir, mais c’était comme si tous les muscles de mon corps avaient décidé de me laisser tomber. Il s’avança lentement vers moi, je voyais bien qu’il prenait son temps, se délectant de la souffrance et de la peur dans mon regard… Rendu à mes côtés, il me dit d’une voix doucereuse : « Aah… je vois que l’on a profité du grand air, monsieur Fournier. Il se fait pourtant tard, c’est l’heure de dormir, jeune homme. »
En prononçant ses dernières paroles, il tendit la main vers la fenêtre ouverte à mes côtés pour la refermer, sellant ainsi mon destin… Presque aussitôt, mes yeux se fermèrent et c’est à peine si je sentis l’haïssable aiguille me perforer la tempe pour ensuite siphonner mon cerveau…